Aphrodite
Publié le 24 Juillet 2015
Au rez-de-chaussée de l’aile Sully, dans la salle des Caryatides, vous pouvez admirer cette «Aphrodite du type du Capitole» une œuvre romaine datée du 1er – 2e siècle de notre ère. Cette statue de la déesse de l’amour s’inspire de l'œuvre du grand sculpteur Grec, du IVe siècle avant J.-C, Praxitèle. A son époque Praxitèle fit sensation en représentant la déesse entièrement nue dans une attitude à la fois sensuelle et pudique. Les habitants de Cos pour qui la statue était destinée furent scandalisés et la refusèrent. Ce sont ceux de Cnide, une autre ville de Grèce, qui apprécièrent sa beauté au point de la reproduire sur leurs monnaies.
Aphrodite, appelée aussi Vénus par les Romains, a comme tous les dieux et déesses sa part de légende. On raconte qu’elle fut la dernière venue des douze divinités de l’Olympe, elle était la plus belle et suscitait l’admiration des dieux et la jalousie des déesses. Elle pouvait accorder le don d’aimer ou d’être aimé et provoqua la fameuse « guerre de Troie ».
Un jour le prince de Troie, Pâris, vit arriver trois déesses Athéna, Héra et Aphrodite accompagnées d’Hermès, le messager des dieux, et voici ce qu’elles racontèrent. Au cours d’un banquet la déesse de la discorde avait lancé une pomme d’or sur laquelle était inscrit « A la plus belle », toutes les déesses se disputèrent ce titre mais les dieux ne voulurent pas trancher, Zeus, le roi des dieux, suggéra de les soumettre au jugement de Pâris. Au début celui-ci, effrayé, voulut s’enfuir mais Hermès réussit à le convaincre que ce serait une gloire de départager ces divinités. Chacune essaya de plaider sa cause en lui faisant les plus belles promesses, Héra lui offrit la puissance et l’empire d’Asie, Athéna la sagesse et la victoire au combat, quant à Aphrodite elle lui promit l’amour d’Hélène de Sparte. Pâris décida alors qu’Aphrodite était la plus belle.
C’est là que la légende s’emboîte dans une autre légende, celle d’Hélène la plus belle femme de Grèce. Quand elle fut en âge de se marier son père, Tyndare, ne vit pas arriver un, mais quatre-vingt-dix-neuf prétendants. Il fut bien embarrassé, comment choisir ? L’un était beau, l’autre était noble, un autre était riche et puis si il en désignait un, les autres jaloux ne risquaient ils pas de devenir violents, de lui déclarer la guerre ? Ce fut Ulysse le roi d’Ithaque, pas très riche mais intelligent et rusé qui trouva la solution. Il conseilla à Tyndare de faire jurer aux prétendants de respecter le choix d’Hélène et de porter secours à l’élu au cas où sa femme lui serait disputée. Chacun jura et Hélène choisit Ménélas, le roi de Sparte. Pendant dix ans Hélène et Ménélas vécurent heureux à Sparte.
Un jour ils virent arriver le beau Pâris accompagné d’un faste tout oriental, celui-ci resta quelque temps à Sparte. Or le grand père de Ménélas mourut, Ménélas partit assister aux funérailles laissant Pâris et Hélène seuls. Ce qui devait arriver arriva, Pâris en profita pour séduire Hélène et l’emmena à Troie, Aphrodite avait tenu sa promesse !
De retour à Sparte Ménélas, furieux, envoya des ambassades dans toutes les villes de Grèce pour rappeler aux prétendants leur promesse. Dix ans après la plupart s’étaient mariés et avaient un peu oublié le temps où ils courtisaient Hélène, mais un serment étant sacré ils durent se résigner à rassembler des contingents pour la grande expédition contre Troie.
J’arrête ici mon récit, sachez que, selon Homère, Troie fut prise après un siège de dix ans et Pâris tué au combat, quant à Hélène elle obtint le pardon de Ménélas. Et Aphrodite ? Eh bien elle est aujourd’hui au Louvre et ne sollicite plus le jugement de Pâris mais les photos des smartphones et autres appareils numériques de notre XXIe siècle.