La divine adoratrice d'Amon Karomama
Publié le 14 Février 2025
Cette statuette en bronze de 64 centimètres de haut et datée entre 870 et 810 avant J.-C s'intitule « la divine adoratrice d'Amon Karomama ». Elle a la particularité d’avoir été achetée par Jean-François Champollion qui écrivit à son retour d’Égypte le 27 décembre 1829 : « J’apporte au Louvre le plus beau bronze qui ait encore été découvert en Égypte, Karomama, la divine adoratrice d’Amon ; je suis sûr que vous embrasserez la princesse sur les deux joues malgré l’oxyde qui les masques. »
Je n’ai pas embrassé Karomama sur les deux joues ! D’abord parce qu’elle ne l’aurait pas admis de la part d’un simple roturier comme moi et ensuite elle est dans une vitrine.
Mais qu’est ce qu’une « divine adoratrice d’Amon » ?
Au IXe siècle avant notre ère l’Égypte est affaiblie et divisée. Le sud du pays est au pouvoir des grands prêtre du dieu Amon qui se font appeler les « rois prêtres », quand aux pharaons ils règnent sur le nord et résident à Tanis, dans le Delta. Pour resserrer les liens entre le pouvoir royal et le clergé d’Amon les pharaons instituèrent un nouveau culte. Une de leurs fille était envoyée à Thèbes pour devenir la « divine adoratrice d'Amon », elle devenait symboliquement l’épouse du dieu et devait rester vierge. Considérée comme une reine, elle disposait d’un palais et portait les insignes royaux.
C’est sans doute un haut personnage qui a offert cette statue au temple d’Amon. L’adoratrice est représentée dans l’exercice de ses fonctions, elle marche pieds nus en agitant des sistres.
Son importance dans les collections égyptiennes du Louvre s’explique par le raffinement de sa technique de fabrication, le décor très sophistiqué d'incrustations de métaux et bien sûr son achat par Champollion lors de son séjour en Égypte.