Hannibal

Publié le 10 Février 2022

Dans la Cour Puget, consacrée aux sculptures Françaises, j’ai remarqué cette statue d’Hannibal réalisée par Sébastien Slodtz entre 1687 et 1722. Initialement destinée au parc de Versailles, la sculpture évoque la gloire militaire des généraux antiques et symboliquement celle de Louis XIV.
Si vous ne le savez pas, ou l’avez oublié depuis vos études, Hannibal est un général Carthaginois, dont la marche sur Rome au départ de l'Espagne entre 218 et 217 av. J.-C. est considérée comme un exploit militaire.

Mais permettez moi de vous raconter brièvement la vie de ce personnage. Tout commence quand, vers 270 av. J.-C., Rome, finit par dominer toute l’Italie et concurrence l’empire maritime des Carthaginois. La rivalité entre Rome et Carthage débouche alors sur trois guerres dites « Puniques » qui durent 118 ans, de 264 à 146 av. J.-C. et dont l’enjeu est la suprématie en Méditerranée occidentale. Pourquoi « Puniques » ? Parce que ce mot est dérivé de « Poeni », nom par lequel les Romains désignaient les Carthaginois.
C’est lors de la seconde guerre qu’entre en scène Hannibal. Devenu chef de l’armée il décide d’aller porter la guerre en Italie. Sa marche sur Rome débute en 218. Avec 40.000 hommes, de la cavalerie et des éléphants il traverse les Alpes, brave les tempêtes de neige, les glissements de terrain et les attaques des tribus montagnardes hostiles. Malgré ses pertes, il inflige plusieurs défaites aux armées romaines. Au printemps 216, à Cannes, il anéantit une armée romaine de plus de 50.000 hommes commandée par les consuls Paul Émile et Varron. Bien qu’il semble près de la victoire finale, Hannibal finit par échouer. Les dirigeants Carthaginois, jaloux de ses succès, ne lui envoient pas les renforts demandés. De leur côté les romains se ressaisissent et envoient le général Scipion porter la guerre aux portes de Carthage. Hannibal, rappelé pour défendre sa cité, est vaincu lors de la bataille de Zama en 202 qui marque la défaite de Carthage.
Hannibal prépare aussitôt une reprise des hostilités, s’attaque à la corruption au sein du gouvernement et assainit les finances de la cité. Accusé par les Romains de vouloir rompre la paix, il est obligé de quitter Carthage et se réfugie à la cour du roi de Syrie. À ses côtés, il combat contre les Romains, mais lorsque le roi est battu et signe un traité avec Rome prévoyant de livrer Hannibal, ce dernier se réfugie dans le nord de l'Asie Mineure auprès du roi de Bithynie. Lorsque Rome demande à nouveau qu'on lui livre Hannibal, celui-ci s'empoisonne. Selon l’écrivain Romain Tite Live, Hannibal « était le plus audacieux de tous pour affronter les dangers, le plus sage dans les dangers ».
Sébastien Slodtz représente Hannibal victorieux, foulant à ses pieds les étendards romains et leur devise SPQR « Senatus PopulusQue Romanus » ce qui veut dire « Le Sénat et le peuple Romain ». Nul doute que s’il avait été vainqueur, l’histoire telle que nous la connaissons aurait été bien différente.