Médor, le chien fidèle du Louvre
Publié le 21 Avril 2020
Médor est un nom couramment donné à un chien, mais saviez que c’est à cause du Louvre ?
Voyageons dans le temps, jusqu’au mois de juillet 1830. A cette époque la France est gouvernée par le roi Charles X qui voudrait, appuyé par une partie de la noblesse réactionnaire, supprimer toute trace politique et sociale de la Révolution Française. En 1829 le roi nomma le prince de Polignac chef du gouvernement. La nomination de cet ancien chouan symbolisait le triomphe de la contre-révolution. En réaction deux partis se formèrent, décidés à aller jusqu’au renversement du roi : les républicains et les orléanistes, partisans d’une monarchie libérale. Lors des élections législatives de juillet 1830, l’opposition remporta la majorité des suffrages, mais Charles X promulgua quatre ordonnances qui limitaient la liberté de la presse et restreignaient le corps électoral. Dès la publication des ordonnances le peuple de Paris se souleva pour défendre les libertés politiques. Au cours des journées des 27, 28 et 29 juillet 1830, appelées les « Trois Glorieuses » le régime fut renversé et Charles X contraint de s’exiler en Angleterre pendant que Louis Philippe d’Orléans prenait le pouvoir.
Et Médor dans tout ça ? Eh oui, on avait failli l’oublier le pauvre !
Au cours des « Trois Glorieuses », le Louvre fut pris d’assaut par les insurgés car il était proche du palais des Tuileries où résidait le roi. Cet épisode à d’ailleurs été raconté par Alexandre Dumas qui a participé à la révolution. « Maintenant comment ce Louvre, comment ces Tuileries, comment ce Carrousel, avec leurs cuirassiers, leurs lanciers, leurs Suisses, leur garde royale, leur artillerie, avec trois ou quatre mille hommes de garnison enfin, avaient ils été pris par quatre ou cinq cents insurgés ? Le voici : Quatre attaques avaient été dirigés sur le Louvre (…) Nous avons dit que ce fut la seconde attaque qui enleva le Louvre. Ce succès fut dû à l’admirable courage des assaillants, mais aussi, il faut le dire, au hasard à une fausse manœuvre ».
Les victimes de cette attaque furent enterrées à l’angle de la colonnade du Louvre. Le chien de l’un d’entre eux, inconsolable, resta auprès de son maître enseveli et donna son nom à des générations de chiens.