Les Salons au Louvre

Publié le 19 Février 2020

Le dictionnaire nous apprend qu’un Salon (avec une majuscule) est une exposition périodique d’œuvres d’art. Mais saviez vous que ce nom vient du Louvre ?
Au début du règne de Louis XIV l’architecte Louis Le Vau crée au Louvre un « salon carré » qui, curieusement n’est pas carré puisqu’il mesure 24 mètres sur 15.
Le salon est affecté en 1692 à l’Académie royale de peinture et de sculpture qui organise, à partir de 1725, une exposition des travaux de ses membres. Cette manifestation avait lieu tous les deux ans, ouvrait le 25 août, jour de la Saint Louis - fête du roi - et fermait le 3 octobre. Le Salon, dont l’entrée était gratuite, était un succès populaire : près de 30.000 visiteurs en 1763 et plus de 90.000 en 1810 (chiffres à rapporter à la population de Paris qui comptait 600.000 habitants à la fin du XVIIIe siècle).
Pour revivre cet événement artistique commençons par cette « Vue du Salon de 1779 » de Gabriel de Saint Aubin. C’est comme le croquis d’un journaliste qui saisit l’événement en quelques coups de crayons. On voit que les tableaux sont exposés à « touche touche » jusqu’au plafond. En bas on devine les groupes de visiteurs qui contemplent les œuvres.

Les Salons au Louvre

J’ai trouvé, au musée de la Légion d’honneur, ce « Napoléon Ier décore des artistes au Salon de 1808 » peint par Adolphe Yvon. L’empereur remet au peintre David  son insigne d’officier de la Légion d’honneur mais il semble un peu ailleurs, ne regarde pas l’artiste et semble donner la décoration comme une pièce à un pauvre. A la gauche de Napoléon, il y a Vivant Denon le directeur des musées impériaux et à sa droite Duroc, la reine Hortense et l’impératrice Joséphine. Aux côtés de David se tiennent les artistes Gros, Girodet, Vernet et Prud’hon également décorés de la Légion d’honneur à cette occasion.

Les Salons au Louvre

En 1825 François-Joseph Heim peint « Le roi Charles X distribuant des récompenses aux artistes, à la fin du Salon de 1824, dans le grand Salon du Louvre ». On y voit le roi qui remet au sculpteur Pierre Cartelier le cordon de l’ordre de Saint Michel. Cette distinction, abolie en 1789, avait été rétablie par le roi Louis XVIII et récompensait les artistes du « grand genre » c’est à dire la peinture d’histoire et la sculpture. Plus que le Salon c’est ici la représentation de la cérémonie officielle et mondaine de distribution des récompenses qui rassemblait le monde artistique et littéraire de l’époque.

Les Salons au Louvre

En 1847 François Biard nous offre une touche d’humour avec « Quatre heures, au Salon », le sous titre du tableau est « On ferme ! ». Vous vous étonnez peut être de l’horaire de fermeture mais je vous rappelle qu’en 1847 l’éclairage électrique n’existait pas, il fallait donc tenir compte de la lumière du jour. Les  personnages principaux sont les gardiens, vêtus d’uniformes rouge galonnés d’or, coiffés de bicornes ornés de cocardes. On les voit s’époumoner pour annoncer la fermeture. Leurs efforts ne semblent pas couronnés de succès car la foule reste agglutinée devant les tableaux. Sur la droite on voit un homme, le nez sur le catalogue qui tient un cornet acoustique, il cumule la surdité à la myopie ce qui ne facilite pas la tâche des gardiens.

Les Salons au Louvre

A la fin du XIXe siècle le Salon carré est peint par Giuseppe Castiglione en 1861 et  Lucjan Przepiorski en 1875. Les tableaux sont encore à « touche touche » et montent jusqu’au plafond. Sur la droite on reconnaît les « Noces de Cana » de Véronèse, aujourd’hui dans la salle des États, face à la Joconde.

Les Salons au Louvre
Les Salons au Louvre

Aujourd’hui, en ce début du XXIe siècle, le Salon Carré est beaucoup plus dégagé. Pour un temps, le lieu à retrouvé sa destination d’origine puisque jusqu’au 9 mars s’y tient l’exposition consacrée à l’artiste contemporain Pierre Soulages le « peintre de l’outrenoir ».

Les Salons au Louvre

Rédigé par Louvre-passion

Publié dans #Généralités

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