Des emblèmes royaux, impériaux et républicains

Peut être, en levant les yeux, vous êtes vous demandé à quoi correspondent ces lettres gravés sur les façades et les décors du musée.
Avant d’être un musée, le Louvre a été un palais et un lieu de pouvoir sur lequel les rois, les empereurs et la république ont voulu laisser leur marque.

Le plus ancien symbole est celui du roi Henri II qui règne de 1547 à 1559. Il a fait graver un H, mais aussi un H avec deux D enlacés, interprété à tort comme un hommage à sa favorite Diane de Poitiers. En fait le roi  avait choisit la lune comme symbole, il s’agit donc de deux croissants de lunes imbriqués.
Son successeur Charles IX (1560 – 1574)  adopte un K, pour « Karolus », Charles en latin.
Henri IV (1589 -1610) fait graver les lettres « H D B » entrelacées pour « Henri de Bourbon » en référence à sa famille d’origine. Il affiche aussi son amour pour sa favorite, Gabrielle d’Estrée avec un H entre deux G.

Pour Louis XIII (1610 – 1643) c’est un L surmonté d’une couronne. Quand à Louis XIV (1643 -1715) il ne laisse pas beaucoup de traces au Louvre. Dans la cour carrée on peut cependant découvrir son L avec le MT de la reine Marie-Thérèse.

Vient ensuite un grand vide, car ni Louis XV ou Louis XVI n’ont laissé leur marque. Quand aux symboles de Napoléon Ier, ils ont été effacés après 1815.
Pendant la restauration le roi Louis XVIII (1814 -1824) s’affiche avec ces deux L adossés. On fait aussi graver  ce « LB » pour Louis de Bourbon qui symbolise tous les Louis (Louis XIII, Louis XIV, Louis XV…..).

Napoléon III (1852 -1870) a beaucoup marqué le Louvre, d’abord comme « prince-président » avec LN pour Louis-Napoléon, puis une floraison de N impériaux. C’est sous son impulsion qu’est enfin réalisé le « grand dessein » d’Henri IV : réunir en un seul ensemble le Louvre au palais des Tuileries. Œuvre éphémère car le palais des Tuileries fut incendié et détruit en 1871 durant la Commune de Paris.

Enfin, la République a elle aussi inscrit sa marque on trouve ainsi ce R sur une cheminée du pavillon de Marsan et ce RF dans la décoration de l’escalier Daru.

Source :
Chiffres royaux, emblèmes impériaux et lettres républicaines – Louvre magazine - 2005