La stèle de Nefertiabet
Publié le 12 Mai 2020
Partons dans l’Égypte du pharaon Khéops. Il régna aux alentours de 2.590 à 2.565 avant notre ère et fit construire la grande pyramide qui porte son nom.
Une de ces sœurs était la princesse Nefertiabet, dont le nom veut dire la « Belle d'Orient ». Sa stèle funéraire est au musée du Louvre. Elle est remarquablement conservée car elle fut emmurée ce qui a protégé ses couleurs.
Placée dans la tombe, ce type de stèle avait le pouvoir magique de procurer à la défunte tout ce qui lui était nécessaire pour la vie éternelle.
En haut à gauche on lit son nom, les hiéroglyphes se transcrivent « Sat nesou Nefertiabet » ce qui se traduit par « La princesse Nefertiabet », c'est le bord rectangulaire de la stèle qui fait office de cartouche pour le nom de la princesse .
Elle est assise sur un tabouret à pied de taureau et tend la main vers une table chargée d'offrandes. Il y a d’abord la nourriture : des cuisses de bœuf, du canard, du pain, de la bière, des gâteaux et des friandises.
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Remarquez ce hiéroglyphe en bas, c’est le nombre mille, figuré plusieurs fois il multiplie magiquement les aliments afin que la princesse ne manque de rien. |
Nefertiabet semble beaucoup plus préoccupée par son apparence que par la nourriture. Elle porte une élégante robe en peau de panthère et la stèle mentionne ses produits de beauté : encens, onguents, fard vert, fard noir.
Mais le plus impressionnant c’est la partie droite qui dresse une monumentale liste d'étoffes, jugez plutôt : lin « idemy » 1.000 pièces d'une surface de 100 coudées, puis 90, 80 et 70 coudées, étoffes de lin « secherou » 1.000 pièces d'une surface de 100 coudées, puis 90, 80 et 70 coudées, étoffes de lin « âaou » 1.000 pièces d'une surface de 100 coudées, puis 90, 80 et 70 coudées. La coudée était une unité de longueur de l'ancienne Égypte égale à 52 centimètres environ.
Je me plais à penser que si Nefertiabet vivrait de nos jours elle serait peut être une princesse-influenceuse publiant des vidéos sur la mode.
D'ailleurs voici une petite vidéo que j'ai réalisé à propos de cette stèle.
Pour finir, et être tout à fait honnête, la traduction des hiéroglyphes provient de l'ouvrage « La voix des hiéroglyphes - Promenade au département des antiquités égyptiennes du musée du Louvre » de Christophe Barbotin et Didier Devauchelle aux éditions Khéops.