La momie
Publié le 16 Juin 2020
La « momie d'homme recouverte de ses cartonnages », selon son appellation officielle, est l’une des attractions du Louvre. Dommage qu’elle soit un peu cachée puisque, après la crypte d’Osiris, quand on arrive à la salle des sarcophages il faut revenir en arrière.
Ce que je remarque quand je passe à proximité, c'est la fascination qu'elle exerce sur les enfants, il suffit de tendre l'oreille pour entendre des commentaires du genre : « trop cool ! » ou « Y' a vraiment quelqu'un là- dedans ? ».
Rassurez vous les enfants, il y a bien quelqu'un là-dedans ! Par contre on ne sait pas vraiment qui c’est. Selon la notice du musée, le nom écrit de façon hâtive « pose encore quelques problèmes ».
Cette momie est relativement récente puisque elle date du 3e ou 2e siècle avant notre ère. Son corps est recouvert de cartonnages représentants un collier et un tablier recouvert de scènes mythologiques. En bas il y a les vases dits « canopes » qui contenaient les viscères retirés lors de l'embaumement, selon la tradition ils allaient par quatre chacun à l'effigie de l'un des fils du dieu Horus.
Pourquoi les égyptiens momifiaient ils leurs défunts ?
Ils considéraient que la mort n’était pas une fin mais un passage au cours duquel les différents éléments de l’être humain se dispersaient. Le « ka » ou l’énergie vitale, « l’akh » ou l’esprit et le « ba » un double immatériel. Pour revivre après la mort il fallait réunir à nouveau ces éléments dans le corps dont la préservation était un chance supplémentaire de survie dans l'autre monde.
Les rites de momification ont été décrit par l’historien Grec Hérodote vers 450 avant J.C. La technique consistait à extraire les viscères, plonger le corps dans du natron, une solution saline, pour le dessécher, le nettoyer, l'oindre de baumes et l’entourer de bandelettes.
Bien évidemment l’immense majorité des Égyptiens qui étaient des pauvres paysans n’étaient pas momifiés. Leur corps était roulé dans une natte et enterré dans le désert.
Pour ceux qui en avait les moyens, il existait trois catégories de momifications en fonction du prix que l’on pouvait payer. Hérodote raconte que les embaumeurs avaient une sorte de catalogue sous forme de modèles réduits de momies.
Pour finir je ne résiste pas au plaisir de raconter cette petite anecdote. En 1976, la momie du Pharaon Ramsès II, conservée au musée du Caire, fut envoyée en France pour un traitement de conservation préventive. A sa descente de l’avion elle fut accueillie comme un chef d’État par un détachement de la garde républicaine sabre au clair. Puis le cortège, escorté de motards, passa place de la Concorde pour que le Pharaon puisse saluer son obélisque !